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Le 21 juin 1320, l’archevêque de Lyon Pierre de Savoie, seigneur temporel, accordait une charte qui dotait la ville d’une identité politique officielle. Il accordait des droits politiques permettant de créer une municipalité et disposer d’assemblées. Il accordait des droits financiers, à savoir posséder une trésorerie ainsi que des droits fiscaux ou militaires. Tout cela constituait les privilèges de la ville.À la fin du XIXe siècle, le roman civique lyonnais fit de cet évènement le moment fondateur de l’identité municipale, dépassant le processus antérieur de rattachement à la France et notamment l’accord de 1312 par lequel l’archevêque de Lyon, Pierre de Savoie, cédait au roi Philippe le Bel la juridiction temporelle sur Lyon.Cependant, il ne faudrait pas se laisser abuser par une sacralisation de ce texte assez tardive et que l’on peine à retrouver aux siècles précédents. C’est cet écart entre droit et pratique que ce présent livre se propose d’explorer autour du texte fondateur qu’est la charte sapaudine. Si la première partie donne une traduction du document, la deuxième partie s’arrêtera sur son contexte et ses enjeux. La troisième partie examinera l’évolution des droits accordés par la charte sous l’Ancien Régime, du XVIe au XVIIIe siècle, avec comme objectif de comprendre le fonctionnement d’une administration municipale dans l’ancienne France, dans sa pratique, dans les droits qu’elle revendiquait, mais aussi dans ses évolutions et adaptations au contexte que traversait la ville. Une publication réalisée avec le partenariat des Archives départementales et métropolitaines du Rhône et des Archives municipales de Lyon,