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Depuis longtemps, nous interrogeons les animaux avec des concepts définis du point de vue humain. Cela nous a fait confondre les versions humaines de l’intelligence, du langage, des émotions, etc., avec la définition générale de ces capacités. Cela nous a amené à conclure que les animaux ne possédaient pas ces capacités ou qu’ils n’en possédaient que des versions dégradées. Voilà pourquoi il faut sortir les concepts de leurs versions humaines – soit les désanthropiser – pour les redéfinir d’une manière plus adaptée aux animaux, afin de les observer et de les interroger – avec eux, pas contre eux.Parallèlement, la nécessité de croiser les sciences pour comprendre les animaux oblige aussi à décloisonner ces concepts, c’est-à-dire à les sortir de leurs carcans disciplinaires. Il nous faut donc ouvrir, enrichir, redéfinir ces concepts : on peut y parvenir en important simultanément des notions issues des sciences humaines ou provenant d’autres civilisations, lorsque celles-ci se révèlent plus efficaces, ou encore en réutilisant des notions d’autrefois. L’idée n’est pas de remplacer les disciplines actuelles du vivant mais de les enrichir, de développer un regard pluridisciplinaire, de questionner différemment les animaux : en somme de mieux voir et de mieux lire les animaux.