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organisée par Elsa Neuville et Michel Christian à l’ENS de Lyon, site Monod, salle des conseils

 

« Qui gardera les enfants ? », se demandait l’historienne et mère Yvonne Kniebiehler en publiant ses mémoires. La question occupe l’actualité depuis plus d’un demi-siècle. Pourtant, la perspective historique sur cette période reste aujourd’hui étonnamment absente. La prise en charge des enfants du premier âge par des tiers extérieurs à la famille n’est certes pas un phénomène contemporain et l’importance des orphelinats et du nourrissage en France dès l’époque moderne, puis l’apparition des crèches et des pouponnières au XIXe siècle sont bien là pour en témoigner. Dans la deuxième moitié du XXe siècle, l’urbanisation des modes de vie, la salarisation croissante des mères et l’expansion de l’État social contribuent à modifier profondément les relations entre familles et société : l’accueil ordinaire d’une part importante des enfants du premier âge hors de leurs familles, en milieu collectif ou non, tout comme les tendances à la professionnalisation d’activités comme celle des « nourrices », redéfinissent l’articulation entre socialisation familiale et extra-familiale. Nous nous proposons d’appréhender les ressorts historiques de cette modification civilisationnelle : par quels mécanismes ces différentes formes de prise en charge extra-familiale, souvent issues de formes déjà existantes, sont-elles devenues au cours de la deuxième moitié du XXe siècle des dispositifs ordinaires (bien que jamais généralisés) et légitimes (bien que souvent débattus) ?

 

voir programme dans l’affiche jointe