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à l’Université Grenoble Alpes.

 

En 2020, l’historienne argentine, Andrea Giunta, publie Contra el canon. El arte latinoamericano en un mundo sin centro (siglo veintiuno ediciones), un recueil d’essais dans lequel elle passe en revue l’histoire canonique de l’art contemporain en Amérique latine. Giunta propose de déstabiliser et de remettre en question les discours historiques actuels qui expliquent l’art latino-américain à partir de sa condition « périphérique », afin de promouvoir des significations et des expériences propres, adaptées aux contours historiques, politiques et sociaux de la région. Des notions telles que la « modernité », le « centre » ou la « périphérie » sont alors confrontées à des concepts alternatifs tels que la « zone de contact », l’espace atlantique ou les deux côtés du rideau de fer, qui se construisent au travers de collaborations, d’échanges et d’imaginaires communs ; ou encore celui de « simultanéité », qui fait référence aux développements parallèles, par des agents isolés, de pratiques et de langages artistiques analogues. Giunta examine ainsi l’expérience des avant-gardes et néo-avant-gardes latino-américaines, la solidarité internationale avec l’Unidad Popular chilienne, l’irruption des médias de masse à l’échelle mondiale ou le féminisme comme horizons communs simultanés.

En définitive, c’est cette notion de « canon » en tant que rationalité ou mode de pensée que Contre le canon : récits artistiques et historiques des deux côtés du Rideau de fer (1960-1990) vise à récupérer. Ce séminaire présentera des projets de thèse et de master qui revisitent des expériences enracinées des deux côtés du rideau de fer, explorant d’autres manières de penser la contemporanéité – ses discours, ses pratiques, ses relations, ses institutions – mais aussi l’expérience de travail avec la base de données du projet MoDe(s), un outil pour l’exploration de ces alternatives historiographiques.

 

 

Ce séminaire est organisé dans les projets Ré.Part – Résistance(s) Partisane(s) : Culture visuelle, imaginaires collectifs et mémoire révolutionnaire (ANR-15-IDEX-02) du
Laboratoire de Recherche Historique Rhône-Alpes (LARHRA) et MoDe(s)2 – Modernidad(es) Descentralizada(s): arte, política y contracultura en el eje transatlántico
durante la Guerra Fría (HAR2017-82755-P) de l’Université de Barcelone et le contrat FPI (PRE2018-085848).
Direction: Anita Orzes (Universidad de Barcelona / Université Grenoble Alpes), Inés Molina (Universidad Autónoma de Madrid)

 

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