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« Pour nous, Picasso était tout : il nous aidait financièrement, c’était le rouge, le communiste et, en plus, celui qui avait peint Guernica.» Le philosophe espagnol Francisco Fernández Buey, qui étudiait à l’université de Barcelone dans les années 1970, définissait en ces termes le rôle clé joué par ces icônes de la gauche que furent Pablo Picasso et Guernica dans l’Espagne franquiste. À l’époque, Picasso était déjà un artiste de renommée internationale dont les orientations idéologiques et politiques ne faisaient aucun doute. Membre du Parti Communiste Français depuis 1944, il avait construit sa position militante pendant les années de guerre, en contact direct avec les mouvements transnationaux antifascistes.

En parallèle et en collaboration avec l’exposition “Picasso au cœur des ténèbres (1939-1945)”, cette journée partira de la figure engagée de l’artiste Pablo Picasso, pour étudier la façon dont il a participé à la mise en place de différents modèles de résistance et de mouvements culturels visuels antifascistes. Elle réunira un ensemble des chercheur.ses et d’artistes internationaux pour débattre de la production de Picasso, de ses réseaux antifascistes, ainsi que des dialogues établis entre la culture de la résistance et ses productions visuelles. S’intéressant à l’importance primordiale de l’image dans la construction d’une culture militante et à ses transformations au cours du temps, cette journée abordera également les re-sémantisations multiples de Picasso et de son œuvre, depuis la guerre jusqu’à nos jours, sous le signe du capitalisme mondialisé.