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L’Europe navigue entre unité et diversité, et c’est cette dialectique qui a présidé à sa formalisation institutionnelle au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Mais d’où vient cette aspiration à l’unité ? Pour répondre à cette question, il est essentiel de rappeler les apports essentiels du christianisme dans la modélisation de la culture européenne. La philosophie chrétienne a historiquement produit les composants essentiels du projet européen d’unification politique et culturelle du continent à travers deux concepts clés : la personne – et les droits fondamentaux centrés autour de celle-ci – et la paix. L’organisation des territoires et le développement des connaissances, avec la création des universités, puisent également leurs racines dans le christianisme. C’est bien cette diversité d’apports, mélangés et mutuellement nourris, qui a sensiblement marqué le fonctionnement de nos sociétés les plus contemporaines.Cependant, une certaine unité culturelle forgée par le christianisme ne signifie pas qu’une identité européenne émerge réellement. Face aux identités nationales, l’identité européenne paraît bien fragile. Force est de constater que le christianisme n’est pas un ferment suffisant pour surmonter les divisions nationales.