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Mort en 1795, à l’âge de dix ans, dans la prison du Temple, Louis XVII n’a régné que nominalement sur la France. Si la destinée tragique du fils de Louis XVI et de Marie-Antoinette a longtemps stimulé l’imagination des amateurs de mystères historiques, elle a aussi inspiré de très nombreux artistes entre la fin du xviiie et le début du xxe siècle. Aux premiers chantres de la royauté meurtrie succèdent, à partir des années 1830, les peintres romantiques, attirés avant tout par la dimension spectaculaire de ce huis clos carcéral. Dans toute l’Europe, la captivité de Louis XVII, érigée en modèle pictural de l’innocence corrompue, est peinte, gravée et sculptée. Si certaines oeuvres font scandale, à l’instar du Capet, lève-toi ! d’Emile Mascré, refusé au Salon de 1838, le sujet devient peu à peu un lieu commun de l’iconographie historique de la Révolution française. Il trouve naturellement sa place au musée Grévin, tandis que pièces de théâtre et films viennent animer les souffrances du jeune captif pour un public avide d’émotions fortes. Réunissant une soixantaine d’oeuvres, cet ouvrage revient sur les différentes étapes de la constitution de cet archétype iconographique, des premières images produites sous la Révolution à l’entrée dans la culture de masse au cours du XXe siècle.