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Jusqu’à ces dernières années, les risques naturels auxquels sont confrontés les sociétés ou les individus ne faisaient guère partie des champs privilégiés de la recherche historique. Pourtant, par son ancrage dans la longue durée, par une démarche spécifique d’interrogation, de critique, d’analyse des sources mais aussi par des perspectives et des problématiques nouvelles, celle-ci permet une meilleure compréhension des réactions des sociétés face aux risques encourus et aux catastrophes subies.Pour être pleinement opérationnel, l’enseignement tiré de la connaissance du passé doit en premier lieu être complété par une analyse des rapports des populations avec la mémoire et l’oubli des aléas. Il convient de déterminer comment et pourquoi une communauté retient et oublie, transmet ou modifie le souvenir d’événements exceptionnels ainsi que les solutions adoptées au cours du temps pour y faire face. Dans cette perspective, les représentations que ces populations se font de cette situation de crise comptent autant que les faits eux-mêmes.Au cours des dix dernières années, les territoires de montagne ont fait l’objet d’un nombre toujours plus nombreux d’enquêtes et de travaux, dont certains particulièrement novateurs. Faire le point sur cette recherche historique et confronter les résultats avec les approches de spécialistes d’autres disciplines des sciences humaines (économistes, géographes, sociologues, juristes), tel a été l’objectif du premier séminaire international sur l’histoire des risques naturels organisé par l’équipe HESOP/CRHIPA de la MSH-Alpes.Précédées d’une préface de Jean-François Bergier et d’une introduction de Philippe Joutard, les contributions ont été regroupées autour de trois entrées : Jacques Berlioz, Grégory Quenet, Anne-Marie Granet-Abisset, Patrick Pigeon et Bruno Helly abordent les approches méthodologiques du concept de risques naturels ; Denis Cœur, Sylvain Gâche, Miha Pavcek et Christian Pfister la question des hommes face aux risques ; Selma Leydesdorf, Adeline Miranda, Christian Abry et Philippe Schoeneich celle des récits et représentations.Dans un champ de recherches désormais investi par les historiens, ces actes constituent une contribution de première importance à la réflexion collective sur la question des risques naturels.