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Ce livre aborde l’histoire de la Vallée de Toluca (Mexique central) entre la fin du XVe siècle et le début du XVIIIe siècle, dans ses dimensions spatiales, territoriales, démographiques et socioculturelles. L’auteure s’appuie sur des sources historiques espagnoles et nahuatl, en grande partie inédites, notamment les archives des pueblos. En premier lieu, l’accent est mis sur la conformation politique des pueblos depuis la fin du XVe siècle, quand les altepeme (seigneuries) sont parvenus à maintenir une relative autonomie politique dans le cadre de leur sujétion à la confédération aztèque. Dans les années 1550, à l’issue de modifications graduelles, la seigneurie est substituée par la république indienne, unité politique et religieuse dont le territoire est désormais délimité. Suite à l’acquisition de terres par les Espagnols et les créoles, deux ensembles se développent, de manière parallèle et asymétrique. Le long XVIe siècle, qui se prolonge jusque dans les années 1650, est une période d’ajustements entre pueblos de indios et propriétés rurales hispano-créoles, dont certains grands domaines issus du régime de l’encomienda et du marquisat de la Vallée de Oaxaca. On y recense de nombreux preneurs de cens qui investissent dans les haciendas et ranchos avec plus ou moins de succès. La proximité entre pueblos, ranchos et haciendas, tend à modifier les rapports sociaux au sein des républiques indiennes et favorise le renouvellement des autorités municipales. Dans le dernier tiers du XVIIe siècle, sous l’effet de la nouvelle législation royale, la plupart des pueblos se séparent de leurs chefs-lieux et se dotent d’un gouvernement propre. Ce vaste mouvement de négociation a pour corollaire la production de titres fonciers destinés à ancrer les pueblos dans leur nouveau territoire et à le préserver pour les générations à venir.