000

100

%

Le 24 avril 1937, dans le quartier de la Croix-Rousse à Lyon, un garçon de 8 ans, Paul Gignoux, meurt sous les pierres d’autres enfants. Rapidement, la presse et l’instruction judiciaire révèlent la dimension politique de l’affaire : fils d’un membre du Parti social français, le petit Paul aurait été agressé aux cris de « La fille ! », « Cagot », « fasciste », « Croix-de-Feu ». Évoquée au conseil municipal de Lyon, à la Chambre des députés et au Sénat, l’affaire fait l’objet d’une couverture de presse exceptionnelle. Sur la défensive, la presse favorable au Front populaire tente, non sans difficultés, de la renvoyer à son statut de fait divers. D’autres violences à caractère politique, visant des enfants ou des adolescents, sont peu après explicitement comparées à la mort du jeune Lyonnais, mettant au jour les tensions de l’époque.À travers l’arrière-fond politique, culturel et social de la mort de l’enfant sont interrogées la violence politique et la « brutalisation » de la société française dans les années 1930, alors que la guerre civile apparaît comme possible.