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Une jeune fille de 18 ans (son âge quand est prise la photo d’identité de la couverture) peut-elle devenir une icône de la résistance ? La question s’est posée lors de la rencontre de Moissac, en mai 2016, dont la présente publication est le prolongement. Les participants ont réfléchi ensemble aux formes de résistance qui, en des lieux emblématiques de la métropole française, ont réussi à soustraire des adultes et enfants juifs à l’anéantissement entre 1940 et 1944. Avec l’aide des témoins-acteurs, il a été beaucoup question des différentes formes d’action, du rôle des réseaux, des solidarités qui se sont affirmées, des parcours et des engagements individuels. Comment expliquer, soixante-quinze ans après ces événements, que les politiques et dispositifs antisémites, d’origine allemande ou française, aient été ici terriblement efficaces et, ailleurs, mis en échec ? Dans les trois lieux d’étude retenus (Le Chambon-sur-Lignon, Dieulefit et Moissac), peut-on avancer l’idée que la résistance armée joue un rôle dans le sauvetage et que, réciproquement, en retour, l’échec de la persécution raciale encourage de nouvelles dissidences ? À partir de situations concrètes et de témoignages précis, comment évaluer la place, l’efficacité des personnalités et organisations juives dans le sauvetage des juifs ? En s’appuyant sur les travaux de référence qui ont successivement traité des Justes, puis du sauvetage des juifs en France, le livre propose une approche qui privilégie les résistances juives (sociale, culturelle, religieuse, armée) et leurs liens avec les résistances non-juives, à partir de lieux-témoins, de personnalités et organisations remarquables.Cet ouvrage, porteur de questionnements nouveaux et de témoignages inédits, est le fruit d’un partenariat entre l’association Moissac, ville de Justes oubliée et Réseau Mémorha. Les auteurs ont délibérément placé en couverture le portrait de Marianne Cohn dont le destin, à la fois lumineux et tragique, a paru symbolique de la volonté de faire face au génocide.