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Contre l’image trompeuse d’un Mai 68 strictement parisien et estudiantin, il est important de rappeler, cinquante ans après l’événement, qu’il a affecté la France entière. Manifestations étudiantes, occupation des universités, grève généralisée dans les entreprises et les services publics, échanges de pavés et de gaz lacrymogène sur les barricades… mais aussi mobilisation anticipatrice de la Rhodiacéta ou décès du commissaire Lacroix : le Mai lyonnais n’est pas que la simple reproduction de celui de la capitale, puisque c’est dans le Rhône que se sont déroulés certains des épisodes décisifs de la crise.Étudier les années 68 à Lyon, c’est aussi replacer Mai 68 dans une séquence historique plus large, amorcée par l’explosion des effectifs universitaires et poursuivie par une floraison de mobilisations aussi diverses que déterminées.Placées au coeur de l’ouvrage, celles des groupes d’extrême gauche, du mouvement féministe et des syndicats de salariés révèlent comment les enjeux des conflits, les manières de militer mais aussi les motivations et les conséquences personnelles de l’engagement ont été profondément redéfinis au cours d’une décennie de luttes. À l’opposé de sa réputation de cité frileuse et pondérée, Lyon se révèle comme un extraordinaire terrain de radicalité sociale et politique.Le Collectif de la Grande Côte (du nom d’un lieu emblématique de la contestation lyonnaise sur les pentes de la Croix-Rousse) est une équipe réunissant sept chercheuses et chercheurs en sociologie, science politique et histoire qui, pendant quatre ans, ont dépouillé d’importantes archives et conduit une centaine d’entretiens auprès de militants et militantes ayant participé à Mai 68 et aux luttes qui l’ont suivi à Lyon. Il est composé de François Alfandari, Sophie Béroud, Laure Fleury, Camille Masclet, Lilian Mathieu, Vincent Porhel et Lucia Valdivia