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Résumé :  Des légendes parlant de pierres aux fées et de pluies de gros pains, des montagnes percées de milliers de trous ronds, des galeries souterraines plus vastes que des cathédrales, des carrières emplissant l’horizon et semblables à des champs de batailles : c’est à un patrimoine aussi étrange que spectaculaire que ce livre est consacré. Tandis que les églises séculaires racontent l’histoire des croyances religieuses, et que les châteaux ruinés évoquent la puissance des élites passées, les meulières constituent autant de monuments à la gloire du travail et de la vie quotidienne. Elles gardent en mémoire une épopée dont nous avions perdu le souvenir : les efforts inouïs accomplis par les hommes d’autrefois pour disposer chaque jour d’un pain à la fois beau et sain. Sait-on en effet que pour moudre les grains, les meuniers allaient chercher des pierres dans des gisements situés très loin de leur moulin – parfois même, à l’autre bout de la Terre ? Que pour ramener ces masses d’une à quatre tonnes, ils dépensaient des fortunes en bateaux, en convois exceptionnels et en salaires d’une armée d’ouvriers ? Que ces carrières particulières enrichirent leurs propriétaires et firent vivre des régions entières ? Que sans elles, la France n’aurait jamais été le pays du « meilleur pain du monde » ? Pour retrouver cette mémoire enfouie, dix années de recherches ont été nécessaires. Près de quatre mille registres furent consultés dans les archives publiques, 133 meulières prospectées à travers une trentaine de départements, deux sites archéologiques fouillés, tout un ensemble de spécialistes mobilisés : historiens, archéologues mais aussi physiciens, chimistes, biochimistes, géologues, paléoanthropologues, sans oublier des tailleurs de pierres, des meuniers, et même un dentiste ! Il en est résulté ces deux volumes d’une histoire totale. « Somme d’une étonnante richesse », « puissant révélateur de la manière dont la Culture matérielle intervient dans l’Histoire », concluaient Jean-Marc Moriceau et Daniel Roche après en avoir lu les pages. Le tome II retrace l’histoire du bassin carrier de La Ferté-sous-Jouarre, dont les pierres équipèrent les moulins du monde entier, puis s’attache à ces hommes de la pierre que furent les artisans meuliers, les ouvriers et les grands négociants en meules.