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Conférence par Sophie Malavieille, conservateur en chef, Archives départementales et métropolitaines

et Paul Chopelin, maître de conférences, Université Jean Moulin Lyon III

 

Dans l’imaginaire collectif, les cahiers de doléances sont spontanément associés à la révolution de 1789. Invités par un roi généreux à dresser la liste des injustices dont ils seraient les victimes, les Français auraient pris conscience de la nécessité de renverser un système monarchique oppresseur. La réalité est quelque peu différente. Dans le cadre féodal qui est celui de la France d’avant 1789, les doléances se comprennent avant tout comme une forme de dialogue entre le roi et son peuple. Loin d’être un instrument de remise en cause d’un ordre établi, le cahier de doléances a pour principal finalité de défendre libertés et privilèges locaux. Il apparaît également comme un instrument de pouvoir entre les mains du roi. Il convient ainsi de réviser un certain nombre d’idées reçues sur les doléances de 1789. Quelle est la part des héritages anciens ? Quelle est l’influence réelle des idées des Lumières sur les rédacteurs ? Quels changements sociaux et culturels profonds sont décelables dans ces textes ? Ont-ils joué un rôle dans le déclenchement de la Révolution ? Quel est leur intérêt pour l’historien ?

Autant de questions qui amènent, dans un second temps, à examiner l’importance prise par les cahiers de doléances de 1789 dans l’histoire de France, au point de devenir, aujourd’hui encore, un passage obligé des manuels scolaires.

 

Cette conférence s’inscrit dans le cadre de l’exposition « territoires citoyens » présentée aux Archives départementales et métropolitaines depuis le 16 septembre.

Une visite guidée de l’exposition sera proposée à ceux qui le souhaitent à 17h15.