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L’idée est largementrépandue : travailler sur l’histoire des entreprises sous l’Occupationimpliquerait de faire l’impasse sur les archives des entreprises elles-mêmes.Les monographies d’entreprises ou de branches se sont effectivement longtempsabstenues d’aborder cette période particulière. Le contenu des guidesdes sources disponibles n’apparaît également pas très encourageant.Il n’est pourtant plus possible aujourd’hui de prétendre sérieusementqu’il faille se passer de ces sources essentielles. Il existe certes de nombreuseslacunes ou obstacles regrettables, liés en partie aux destructions volontairesde l’après-guerre ou à la politique de fermeture des archives adoptéespar de nombreuses firmes, mais ce problème n’est pas propre à lapériode de l’Occupation et même aux archives d’entreprises en général.À la suite de travaux pionniers récents, les articles rassemblésdans ce volume montrent, d’une part, que sont conservés dans les entreprisesd’importants fonds auxquels il est, avec un peu de persévérance,possible d’accéder. D’autre part, les dépôts publics disposentde nombreux fonds d’origine privée, qu’il s’agisse, au plan national, duCentre des archives du monde du travail à Roubaix, au plan local, des archivesdépartementales ou municipales ou, à l’étranger, des archivesallemandes notamment. De multiples perspectives de recherche sont ainsi tracées.C’est plutôt la profusion d’archives, même si elle est inégaleet sélective, qui menace l’historien des entreprises sous l’Occupation.Ce volume rassemble les actes du IIe colloque organisé par le Groupementde recherche (GDR) du CNRS Les entreprises françaises sous l’Occupation,en association avec le Centre des archives du monde du travail (CAMT) et l’InstitutFédératif de Recherche sur les Economies et les SociétésIndustrielles (IFRÉSI-CNRS), au CAMT à Roubaix (Nord) les 4 et 5mars 2004