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Avec la participation de Boris DESCHANEL, Docteur en Histoire – Lycée Anna Judic (Semur-en-Auxois) – IDHE (Institutions et Dynamiques Historiques de l’Economie) UMR CNRS 8533 et  Matthieu DE OLIVEIRA, Maître de conférences en Histoire contemporaine à l’Université Lille 3 – IRHIS (Institut de Recherches Historiques du Septentrion) UMR CNRS 8529

 

Lieu : A la MSH Alpes, 1221 avenue Centrale, Université Grenoble Alpes

 

C’est un lieu commun du discours des négociants que de déplorer la perturbation des échanges en période de conflits politiques et militaires pour célébrer en corollaire le rôle bienfaisant et pacificateur du libre commerce. Toute une historiographie a développé à l’envi ce thème faisant des désordres révolutionnaires comme des guerres napoléoniennes les exemples types de périodes de rétraction des affaires doublées d’une régression civilisationnelle. Or, à la lueur d’une histoire longue, c’est un rôle autrement ambigu qui ressort des interactions entre empires et réseaux marchands.

Plusieurs configurations ont été mises en évidence, sujettes à des dynamiques évolutives contrastées, au gré desquelles se constituent ndes empires informels par la seule force des liens marchands, se disloquent des circuits très denses sous le coup des guerres, ou se déploient de nouveaux rets commerciaux à la faveur des constructions impériales. Dans ce cadre, les négociants et les réseaux auxquels ils contribuent peuvent aussi bien faire office de « têtes de pont » pour l’établissement des empires que faire figure de victimes ou d’adversaires des relations qu’institutionnalisent les redécoupages territoriaux impériaux.

Ce qui se joue sous la Révolution et l’Empire ne fait nullement exception et ne saurait donc se résumer au seul Blocus continental. Temps par excellence de remues d’hommes et de redéfinition des frontières, la séquence 1789-1815 est aussi, et pour cause, un moment d’intense brassage économique et financier. Usant des méthodes d’une histoire sociale attentive aux acteurs, à leur univers relationnel et à leurs représentations des territoires, une nouvelle génération d’historiens s’emploie à suivre le chevauchement complexe de l’empire français et des réseaux d’argent : le Nord et le Dauphiné ont été les bancs d’essai de cette réécriture.