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La pose de la première pierre de « l’église du Grand Hôtel-Dieu de la ville de Lyon » a lieu en décembre 1637. L’Hôtel-Dieu est un édifice public dédié aux pauvres et l’église, financée par les Lyonnais, est aussi l’expression du pouvoir laïc. Elle arbore une nouvelle typologie architecturale où fusionnent avec faste les techniques françaises et italiennes. Et si le chantier est rendu difficile par les épidémies de peste, les menaces de guerre et les cessations de commerce, l’église inachevée est cependant dédiée à Notre-Dame de Pitié le 6 janvier 1645. Sa construction est contemporaine de celle de l’Hôtel de Ville, et les deux projets sont liés dans une politique d’embellissement et d’alignement dirigée par Simon Maupin, ponctuant un parcours qui relie le pont du Rhône à celui de la Saône. Institution ancestrale ancrée dans l’esprit des Lyonnais de toutes les époques comme dans le paysage urbain de la ville, la chapelle de l’Hôtel-Dieu, convertie en dépôt de salpêtre à la Révolution, perturbée dans sa sacralité, est l’objet de deux campagnes de restauration au XIXe siècle. A partir de 1802, alors qu’elle devient lieu de culte paroissial ouvert aux habitants du centre de la Presqu’île, on lui redonne vie, sa façade est remise en état. Et à partir de 1850, les plus grands artistes lyonnais laissent leur empreinte dans la nef, le chœur et les chapelles, qu’ils parent de décors peints et sculptés. L’église hospitalière devient édifice patrimonial.C’est l’histoire reconstituée du palimpseste de ses restaurations et de ses embellissements, de la parure monumentale au moindre détail peint a fresco sur les murs de ses chapelles, que l’on vous propose de découvrir alors que l’église est entrée dans une phase de restauration ambitieuse.