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Cet ouvrage retrace la naissance d’une politique publique, née à la Libération, consistant à construire de grands bâtiments de logement collectif, peu à peu désignés sous le vocable de « grands ensembles ». Au moment où l’on détruit et où l’on réhabilite une partie de ces habitations, il était temps d’en écrire l’histoire. Gwenaëlle Le Goullon détricote ainsi pas à pas les légendes noires en confrontant histoire nationale et études de cas locales. L’option des grands ensembles ne s’est en effet pas imposée naturellement et brutalement dans les années 1950 : cette politique a été élaborée selon une méthode de travail empirique et raisonnée et non selon des dogmes architecturaux ou urbanistiques. Il ne s’agit nullement d’entasser des travailleurs immigrés, mais bien d’inventer, avec la généralisation du « bon logement », un des aspects nouveaux de l’État-providence dont la France a besoin pour s’extraire des années noires. Comprendre la genèse de cette politique, au-delà des caricatures, reste sans doute la meilleure façon de ne pas se tromper de diagnostic aujourd’hui.