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L’antiromanisme catholique s’est tôt préoccupé de fonder historiquement ses revendications politiques et ecclésiologiques et de justifier les critiques qu’il pouvait adresser à l’autorité ecclésiale par l’élaboration d’une historiographie ecclésiastique qui correspondît à ses engagements. Organisée à Lyon le 24 septembre 2010, une journée d’études avait commencé à explorer la question des rapports entre le catholicisme antiromain et la genèse de la tradition historiographique européenne. Le présent ouvrage, qui regroupe les actes d’une seconde journée d’études – la quatrième du cycle consacré par l’équipe RESEA du LARHRA à l’antiromanisme catholique des temps posttridentins – qui s’est déroulée à Munich le 13 septembre 2012, se place dans le prolongement de la précédente session : il était apparu que la question des sources méritait des investigations plus précises, ainsi que le problème du style et celui de l’exploitation des acquis méthodologiques de l’érudition moderne. En particulier, le divorce est devenu de plus en plus visible, à partir de l’âge libéral, entre une historiographie antiromaine soucieuse de méthode critique et sa concurrente romaniste mais, disait-on, méthodologiquement attardée. Les discussions ont montré, au cours du second XIXe siècle, avec quelle difficulté l’histoire ecclésiastique, de tradition vénérable, s’est progressivement extraite d’un modèle apologétique pour se plier progressivement aux impératifs d’une méthodologie historiographique critique en voie de définitive consécration. Il semble que les historiens catholiques antiromains aient contribué plus que leurs concurrents respectueux du Saint-Siège, et avant eux, à éloigner l’histoire de l’Église des excès à quoi la conduisait le modèle d’une dissertation édifiante qui finissait par être entrave au récit scientifiquement établi de la geste chrétienne. Les contributeurs de la rencontre munichoise de septembre 2012 ont souhaité éclairer un questionnement dont les alternatives épistémologiques ont sans nul doute contribué à façonner l’historiographie religieuse contemporaine.  Sylvio DE FRANCESCHI, IntroductionPierre-Jean SOURIAC, De l’anecdote à l’événement historique : l’affaire Jean Tanquerel (1561)Paolo BROGGIO, La historia pontifical y católica e lapolitica culturale della monarchia spagnolanell’età della controriformaFrédéric GABRIEL, Ce que Rome fait à la papauté. Héritages et ruptures dans le Traité politique des différens ecclésiastiques de Louis Machon (1653)Bernard HOURS, Fausse primauté du pape et vraie constitution de l’Église : la première querelle de l’Histoire ecclésiastique (1726-1737)Sylvain MILBACH, 1825-1826 : La Mennais et Montlosier, un tournant antiromain ? Sylvio DE FRANCESCHI, La romanité ecclésiale jugée par l’Histoire de l’Église de France (1847-1856) de René-François GuettéeFranz Xaver BISCHOF, Le Pape et le Concile par Janus (1869) : une histoire des progrès de la puissance pontificale à l’épreuve de la censure romaine Christian SORREL, La biographie impossible : Mgr Lacroix et la Vie de Mgr Landriot Consulter une recension en ligne :H-France (United-States)Revue de l’histoire des religions