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A Grenoble du 15 au 17 mai 2014.
Les nombreuses études effectuées ces dernières années ont fait une large place à l’histoire de la maison de Savoie et à l’histoire des Alpes. L’une et l’autre ont été tirées d’une marge historiographique qui reléguait les Savoie au rang de princes ambitieux, à la remorque des grands Etats européens, et les Alpes à un « autre territoire du vide », réceptacle de tous les archaïsmes. Ces princes semblaient en quelque sorte marqués par la nature même de leur territoire ! Pour autant, le rapport réel ou prétendu qui pouvait exister entre ces princes et leurs montagnes n’a que rarement été approché pour lui-même.

Entre monts et piémont, les Etats savoyards, deçà et delà les Alpes, offrent une construction territoriale originale. Plantées en leur cœur, les Alpes en furent un acteur central et permanent. Elles s’imposèrent comme une contrainte au gouvernement des Savoie obligés de régner sur deux versants fort différents l’un de l’autre. Mais au-delà de l’image traditionnelle du « portier des Alpes » et de la « politique de bascule », les princes de la maison de Savoie ont su composer avec la montagne afin de l’intégrer pleinement à leur territoire et d’en faire ainsi un véritable atout politique et économique. Lieu de circulation, d’échanges, d’emprise, de défense ou de résistance, voire d’identification, les Alpes devinrent un espace plein. Elles s’imposèrent aussi comme un élément dialogique et spéculaire dans la construction de l’image dynastique des Savoie. Ce faisant, c’était la perception même de la montagne qui se transformait au profit d’une vision nouvelle dont les Savoie furent à la fois les acteurs et les bénéficiaires. Mais selon quelles temporalités et par quels biais ?

Il convient de s’interroger sur cette relation ancienne et complexe entre des princes et leurs montagnes, posant la question du territoire, de ses usages, de sa perception et de son appropriation. Quels rapports spécifiques cela a-t-il pu engendrer entre les princes de Savoie et leurs terres, les princes et leurs sujets ? Dans quelle mesure la contrainte naturelle imposée par un relief séparant ces États fut-elle source d’adaptation, de valorisation et d’innovation? Sur le plan social et économique, de quelle façon évoluèrent les rapports entre montagne et plat pays, entre haut et bas, pendant cette période ? De la Chronique de Savoie à la création de la réserve de chasse du Grand Paradis, les cimes alpines furent omniprésentes et quasi consubstantielles à l’ascension des Savoie, princes dans lesquels les contemporains virent tantôt des « rois des Alpes », tantôt des « rois des marmottes ». Mais jusqu’où est-on allé dans l’identification, ou/et la dérision, de ces princes et de leur territoire marqué par l’altitude, le froid et l’escarpement ? Et que peut-on en comprendre en matière de cultures et de pratiques politiques ?

La période, couvrant l’accession au duché au XVe siècle jusqu’à l’unité italienne, au XIXe siècle, paraît offrir un temps suffisamment long pour mettre en valeur une telle problématique.

Le 4ème colloque international des Sabaudian Studies sera l’occasion de réunir les chercheurs qui se penchent sur l’histoire des Etats de Savoie. Il permettra de faire le point sur les recherches actuelles et de croiser le plus grand nombre d’approches, tant sur le plan politique, culturel, juridique, économique, militaire que religieux. En lien avec le Labex grenoblois, Innovation et Territoires de Montagnes (ITEM), il sera un moment privilégié pour établir un état de la question, mettre en place des coopérations scientifiques entre les laboratoires, et dégager de nouvelles pistes de recherches pour l’avenir.

Les communications, toujours en lien avec le thème principal du colloque, porteront sur les thèmes suivants :
– enjeux économiques
– gestion des risques
– routes et infrastructures
– Etat, encadrements et normes
– identités, culture, éducation et savoirs
– environnement et parcs
– aspects religieux
– frontières et aspects militaires

Toutes les communications portant sur des recherches récentes mais non directement liées aux thèmes peuvent être proposées. Elles pourront composer une partie « Varia » du colloque.
Date limite pour proposer les communications : 1er novembre 2013
Contacts :
• Laurent Perrillat, Université Joseph Fourier, Grenoble 1, LLS laurent.perrillat@free.fr
• Stéphane Gal, Université Pierre Mendès France, Grenoble 2, LARHRA
stephane.gal3@wanadoo.fr